Sabrina Kemel, l’audacieuse
Rien ne prédestinait Sabrina Kemel à devenir avocate. Fille de commerçants, elle se voyait plutôt reprendre le bar-jazz de ses parents dans le cinquième arrondissement de Paris où elle a grandi. Se rêvant journaliste, elle commence ses études de droit à reculons.
Maintenir le plaisir pour exceller
Elle a une révélation lorsqu'elle découvre le droit du travail et devient férue de la matière. Raison pour laquelle elle n’hésite pas à proposer sa candidature pour son stage de fin d’études chez Bredin Prat en 2010, le cabinet venant d’ouvrir son département droit social. Cette première expérience dans un cabinet renommé lui ouvre par la suite les portes d'August Debouzy puis de Jeantet, cabinet dans lequel elle est restée près de 9 ans. Jean Néret, auprès duquel elle travaille toujours, l’inspire, lui apprend le métier et surtout lui fait confiance. Au fil des années, elle fait ses preuves et sa motivation ne décroît pas. Le contentieux devient sa pratique favorite. "Être au contact des gens, rencontrer de nouvelles personnes m'anime." Plaider ? La sportive de haut niveau qu'elle fut, répond : "J’oublie tout quand je plaide. Plaider c’est comme faire du sport, une fois que j'ai commencé, cela me déstresse ! Je me sens dans mon élément. Je plaide chaque dossier comme si l’issue de ce dernier ne dépendait que de ma prestation." Sa détermination, sans failles, et son âme d'entrepreneur, elle les a héritées de sa famille. Sabrina Kemel n’a donc pas eu peur d’endosser le rôle d’associée au sein du pôle social de FTMS alors qu’elle venait tout juste de devenir mère de son deuxième enfant. Rien ne semble l’arrêter et c’est avec ses propres codes qu’elle trace sa voie au sein du droit du travail. Un jour, peut-être, elle sera managing partner. Un poste auquel peu de femmes accèdent et qui lui irait à ravir. Se présenter au Conseil de l'ordre est aussi dans ses projets. Cependant, elle admet ne pas encore trop vouloir se projeter. Les pieds sur terre, elle sait que l’humilité est le meilleur guide pour réussir. Selon elle, il est également essentiel "pour exceller d'aimer ce que l'on fait, prendre du plaisir et travailler ses forces". Cet équilibre entre un travail exigeant et une vie personnelle accomplie, elle l’a conquis avec élégance en faisant ses propres choix autant dans la conduite d’un dossier que dans la façon d’élever ses enfants. Que lui souhaiter de mieux ? Ne pas changer : sourire aux lèvres, affable et audacieuse.
Elsa Guérin