L’association de Nacime Tobni et Julien Vaucheret donne naissance en septembre 2012 à un cabinet de niche en corporate et droit fiscal. Ambitieux, les fondateurs veulent faire de leur boutique un modèle de réussite.
Nacime Tobni et Julien Vaucheret (photo), associés fondateurs d’Advance Avocats, ont tous deux des personnalités bien marquées. Le premier aime le contact et la rapidité d’exécution tandis que le second conjugue réserve et patience. Un peu tôt pour les comparer à Jean-Michel Darrois et Philippe Villey, association réussie du négociateur redoutable et du fin technicien. Mais leurs différences constituent une force, celle de la conjonction de deux visions et de leurs spécialités naturellement complémentaires, le corporate et le fiscal.

L’association du corporate et du fiscal

Rares sont les cabinets, surtout de petites tailles, à être dotés d’une expertise fiscale. C’est le cas d’Advance, formé dès son origine à la combinaison du corporate et du tax. Julien Vaucheret a en effet acquis une double expérience en fiscalité transactionnelle et patrimoniale. Entré en 2001 chez Stibbe à Paris, qui passe rapidement sous pavillon américain sous la marque Latham & Watkins, il intervient du côté des entreprises ou des grosses fortunes puis s’offre une année de césure aux États-Unis au cours de laquelle il obtient un LLM à Columbia avant d’explorer la fiscalité américaine chez Latham à New York. «?Je suis passé d’une activité tournée vers la fiscalité du patrimoine des grosses fortunes chez Stibbe à une fonction de soutien du transactionnel et notamment du private equity en pleine croissance chez Latham & Watkins?», explique l’avocat. Il ne se doute pas, en quittant la structure en 2008, qu’il vivra une seconde fusion marquante du marché parisien des avocats d’affaires en rejoignant Hammonds Hausmann qui deviendra Squire Sanders & Dempsey en 2011. Si l’opération ne change pas fondamentalement son exercice du métier, cette expérience est déterminante pour la suite de sa carrière. Il renforce en effet sa pratique aux côtés de son futur associé, Nacime Tobni. Ce dernier a rejoint la structure en 2009 après une première collaboration de plus de six ans chez Lefèvre Pelletier & Associés où il se rode au private equity français et intervient notamment lors de l’acquisition des groupes Guy Hoquet et Century 21 par Nexity en 2006 et à l’occasion de son rapprochement avec la CNCE en 2007, ainsi que sur de nombreux LBO, entre autres pour le fonds LBO France. Il poursuit ensuite en M&A industriel chez Squire Sanders où ses performances et le développement de sa propre clientèle lui ouvrent les voies de l’association. Mais Nacime Tobni voit plus loin… avec Julien Vaucheret.

Une base de clientèle fidèle
Les deux avocats, dont les pratiques se sont révélées naturellement complémentaires durant trois années chez Squire Sanders & Dempsey, s’associent en septembre?2012. «?L’enjeu était d’éviter les inconvénients propres aux gros cabinets – des processus trop lourds, perturbateurs de la relation clients – et la pratique de tarifs qui ne correspondent plus aux attentes de notre clientèle que nous suivons depuis de nombreuses années et qui n’a pas à subir l’augmentation continue de notre taux horaire, explique Nacime Tobni. Créer notre propre cabinet répond donc directement à la demande de nos clients?», poursuit-il. En créant Advance, Nacime Tobni et Julien Vaucheret ont gommé les lourdeurs de leurs anciennes maisons pour gérer au mieux les urgences et développer leur réseau de nouveaux contacts. Avec un modèle adapté à leurs besoins, les deux associés bénéficient d’une marge de manœuvre plus grande pour optimiser leurs interventions. «?Nous sommes réactifs et nous pouvons, dans notre propre structure, gérer notre budget et ajuster notre facturation aux caractéristiques de chaque dossier, explique Julien Vaucheret. Cent pour cent de nos clients nous ont suivis?», poursuit-il. De son côté, ce sont les grosses fortunes britanniques ou des pays du Golfe et les trustees anglo-saxons. Quant à Nacime Tobni, c’est une clientèle constituée dès les premiers temps de son exercice de la profession, notamment des industriels, des entrepreneurs et des family offices français.

Sereins pour l’avenir
Les associés ont choisi un positionnement judicieux sur le marché. Pour preuve, ayant atteint leurs objectifs de chiffre d’affaires avant la fin de l’été, ils ont pu dès septembre?2013 préparer 2014. «?Nous avons à présent le souhait de grandir, annoncent les fondateurs sereinement. Nous aurions pu recruter des collaborateurs, pour privilégier une organisation pyramidale, mais nous préférons commencer par renforcer la structure par le haut. Le développement viendra ensuite en multipliant les investissements, une fois que notre chiffre sera suffisamment solide pour assurer la pérennité du cabinet?», indique Nacime Tobni. Des projets mûrement réfléchis, auxquels répondent déjà la présence de Pauline Darmon, collaboratrice de Squire Sanders qui a décidé de les suivre dès la création du cabinet, ainsi que le choix d’un nom à consonance anglophone, afin que les fondateurs puissent, à terme, s’effacer derrière le groupe. De quoi avancer à grands pas.

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