Pénaliste et financier, François de Castro est un expert des situations sensibles.
François de Castro (Temime & Associés) : «En premier lieu, ne pas nuire»
Passage de témoin. Aux monstres sacrés du barreau succède une génération de pénalistes d’affaires de grande qualité. Comme leurs aînés, ces maniaques du détail cultivent le goût du secret et des liens exceptionnels avec leurs clients. La nouveauté ? Peut-être moins de lumière, mais des compétences élargies et un professionnalisme renforcé.
Décideurs. Que vous apporte votre parcours financier dans votre pratique du droit pénal ?
François De Castro. Mon parcours est en effet quelque peu « accidentel ». J’ai pratiqué comme auditeur dans un cabinet d’expertise comptable avant de réaliser à 26 ans qu’une autre voie m’attendait. J’ai donc entamé des études de droit en poursuivant ma carrière tout d’abord comme auditeur et ensuite comme risk manager chez Vinci. Devenu avocat, j’ai d’abord été formé chez Kiejman & Marembert, avant de rencontrer et rejoindre Hervé Temime trois ans plus tard pour monter la structure que nous développons aujourd’hui. Mon activité reflète la diversité de mon parcours : 40 % de pénal financier, 30 % de pénal des affaires pur et le reste de contentieux plus général. À l’heure actuelle, l’essentiel de mon temps est consacré à la défense de Servier.
Décideurs. Le pénaliste doit-il être un risk manager ?
F. De C. Un cabinet comme le nôtre est dédié pratiquement à 100 % au contentieux, même s’il m’est arrivé quelques fois de réaliser des audits. La dimension risk manager réapparaît parfois lors de la mise en place de process a posteriori dont l’objectif est double : pointer d’abord les défaillances du contrôle interne d’une entreprise et, le cas échéant, améliorer la situation de notre client lorsqu’il se présentera devant une juridiction.
Il me semble que les grosses structures corporate équipées d’un département contentieux sont mieux adaptées à l’audit et au conseil préventif compte tenu de leurs effectifs très importants. Un point me paraît néanmoins fondamental. L’exercice consistant à réaliser des audits dits préventifs est difficile et délicat… Nombre de grandes affaires financières s’étant nourries de telles consultations. Il est important de rappeler une règle qui doit s’appliquer à tout avocat : en premier lieu, ne pas nuire au client.
Décideurs. Quel est le dénominateur commun entre tous vos clients ?
F. De C. Nous représentons essentiellement des particuliers et des dirigeants d’entreprise. Tous les dossiers qui nous parviennent ont en commun d’affecter potentiellement et directement le plus haut niveau de l’organisation, la direction et son entourage. Nous sommes souvent sollicités par des avocats d’affaires ou même des pénalistes qui souhaitent renforcer leur équipe.
Décideurs. En quoi le pénal financier et le pénal des affaires sont-ils différents des autres ?
F. De C. Le contentieux de pénal financier est aujourd’hui essentiellement absorbé par les organes de sanction des autorités de régulation, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Très concrètement, le risque pour le client a changé. Il est aujourd’hui disciplinaire et financier.
Quant au pénal des affaires, il se différencie des dossiers de droit commun par l’impérative nécessité de maîtriser les états financiers et le bilan d’une entreprise. Cela étant dit, la technique financière et comptable ne fait pas tout : elle est nécessaire mais évidemment insuffisante dans la gestion d’un contentieux.
Décideurs. La pédagogie est impérative dans les dossiers techniques. Quel est votre rapport aux juges ?
F. De C. Le travail de vulgarisation est fondamental. La législation est complexe, pléthorique, et dans beaucoup de situations le client passe vite d’une situation sensible à une situation pénale. Si le juge n’est pas au fait des pratiques des entreprises, le risque de condamnation est plus élevé, d’où la nécessité impérieuse de faire acte de pédagogie.
Décideurs. Assiste-t-on à l’émergence d’un nouveau type de pénalistes d’affaires ?
F. De C. Je suis convaincu que la pratique droit pénal peut être professionnalisée de la même façon que l’ont été les autres branches du métier. Les clients le méritent, et nous ne sommes pas moins intelligents que nos confrères des cabinets d’affaires dont je loue le professionnalisme. Avec la bonne mentalité et la bonne organisation, je suis convaincu que nous parviendrons à fournir un service de plus en plus complet à nos clients tout en conservant notre indépendance qui est essentielle à la pratique du pénal.
Décideurs. Que vous apporte votre parcours financier dans votre pratique du droit pénal ?
François De Castro. Mon parcours est en effet quelque peu « accidentel ». J’ai pratiqué comme auditeur dans un cabinet d’expertise comptable avant de réaliser à 26 ans qu’une autre voie m’attendait. J’ai donc entamé des études de droit en poursuivant ma carrière tout d’abord comme auditeur et ensuite comme risk manager chez Vinci. Devenu avocat, j’ai d’abord été formé chez Kiejman & Marembert, avant de rencontrer et rejoindre Hervé Temime trois ans plus tard pour monter la structure que nous développons aujourd’hui. Mon activité reflète la diversité de mon parcours : 40 % de pénal financier, 30 % de pénal des affaires pur et le reste de contentieux plus général. À l’heure actuelle, l’essentiel de mon temps est consacré à la défense de Servier.
Décideurs. Le pénaliste doit-il être un risk manager ?
F. De C. Un cabinet comme le nôtre est dédié pratiquement à 100 % au contentieux, même s’il m’est arrivé quelques fois de réaliser des audits. La dimension risk manager réapparaît parfois lors de la mise en place de process a posteriori dont l’objectif est double : pointer d’abord les défaillances du contrôle interne d’une entreprise et, le cas échéant, améliorer la situation de notre client lorsqu’il se présentera devant une juridiction.
Il me semble que les grosses structures corporate équipées d’un département contentieux sont mieux adaptées à l’audit et au conseil préventif compte tenu de leurs effectifs très importants. Un point me paraît néanmoins fondamental. L’exercice consistant à réaliser des audits dits préventifs est difficile et délicat… Nombre de grandes affaires financières s’étant nourries de telles consultations. Il est important de rappeler une règle qui doit s’appliquer à tout avocat : en premier lieu, ne pas nuire au client.
Décideurs. Quel est le dénominateur commun entre tous vos clients ?
F. De C. Nous représentons essentiellement des particuliers et des dirigeants d’entreprise. Tous les dossiers qui nous parviennent ont en commun d’affecter potentiellement et directement le plus haut niveau de l’organisation, la direction et son entourage. Nous sommes souvent sollicités par des avocats d’affaires ou même des pénalistes qui souhaitent renforcer leur équipe.
Décideurs. En quoi le pénal financier et le pénal des affaires sont-ils différents des autres ?
F. De C. Le contentieux de pénal financier est aujourd’hui essentiellement absorbé par les organes de sanction des autorités de régulation, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années. Très concrètement, le risque pour le client a changé. Il est aujourd’hui disciplinaire et financier.
Quant au pénal des affaires, il se différencie des dossiers de droit commun par l’impérative nécessité de maîtriser les états financiers et le bilan d’une entreprise. Cela étant dit, la technique financière et comptable ne fait pas tout : elle est nécessaire mais évidemment insuffisante dans la gestion d’un contentieux.
Décideurs. La pédagogie est impérative dans les dossiers techniques. Quel est votre rapport aux juges ?
F. De C. Le travail de vulgarisation est fondamental. La législation est complexe, pléthorique, et dans beaucoup de situations le client passe vite d’une situation sensible à une situation pénale. Si le juge n’est pas au fait des pratiques des entreprises, le risque de condamnation est plus élevé, d’où la nécessité impérieuse de faire acte de pédagogie.
Décideurs. Assiste-t-on à l’émergence d’un nouveau type de pénalistes d’affaires ?
F. De C. Je suis convaincu que la pratique droit pénal peut être professionnalisée de la même façon que l’ont été les autres branches du métier. Les clients le méritent, et nous ne sommes pas moins intelligents que nos confrères des cabinets d’affaires dont je loue le professionnalisme. Avec la bonne mentalité et la bonne organisation, je suis convaincu que nous parviendrons à fournir un service de plus en plus complet à nos clients tout en conservant notre indépendance qui est essentielle à la pratique du pénal.