La VOD s'étoffe

Indépendant, gratuit, sans publicité, activant volontiers le crowdfunding : « 99 » est un tout nouveau site de documentaires diffusés en six langues. Porté par des réalisateurs, techniciens et journalistes-traducteurs spécialisés dans l’audiovisuel venus d’Europe et du Canada, ce projet original et décalé se veut « le média des invisibles, les 99 % de la population que les médias traditionnels ne nous montrent pas, faute de place ou parce que leur ligne éditoriale en est trop éloignée ». Pour l’instant, deux vidéos issues des thématiques récurrentes « Murs », « Combat » et « Hors-Jeu », sont disponibles. Un exemple ? Neuf minutes autour de la vie de ces Japonais qui ont décidé d’élire domicile dans un cybercafé, soit 4 mètres carrés…

Ciné-club

La Cinetek, de son côté, proposera des classiques du cinéma mondial. Créée par un collectif réunissant 26 réalisateurs (Olivier Assayas, Jacques Audiard, Laurent Cantet, Costa-Gavras, Arnaud Desplechin, Jacques Doillon, Christophe Gans, James Gray, Michel Hazanavicius, Jean-Pierre Jeunet, Cédric Klapisch, Bertrand Tavernier …), l’initiative permettra à chaque cinéaste de proposer une liste de cinquante films incontournables et enrichis de commentaires vidéo. Aujourd’hui, la Cinetek, présidée par Pascale Ferran, dispose d’un catalogue de 950 films en tout genre antérieurs à l’année 2000. Ils sont disponibles à la location pour 48 h à partir de 0,99 euros ou à l’achat pour 7,99 euros. Une initiative « patrimoniale » d’envergure que la ministre de la Culture, Fleur Pellerin, s’est empressée de saluer.

TV addicts

Deux projets qui viennent bousculer encore un peu plus la télévision traditionnelle, mais un troisième, Molotov, compte s’y intégrer pour mieux la révolutionner. Pour le moment, l’application née de l’association de Pierre Lescure, homme de télévision s’il en est, et de Jean-David Blanc, fondateur historique d’Allociné, n’est disponible que sur le Web. Le principe : organiser l’expérience de l’utilisateur autour du live en proposant en page d’accueil les programmes en cours, dispositif complété d’une « timeline » permettant de remonter dans le temps et de sélectionner les émissions à venir. En utilisant les données des chaînes et du public, l’application freemium espère ainsi offrir une programmation ciblée à la Netflix. Dix millions d'euros ont pour cela été levés, dont 4,5 millions d'euros en décembre 2014 en cédant 27 % de son capital au fonds Idinvest, ainsi qu'à des business angels comme Marc Simoncini, Jacques-Antoine Granjon ou Steve Rosenblum. En tant que distributeur, Molotov se voit contraint à certaines obligations, mais acquiert aussi le droit de pouvoir diffuser les chaînes gratuites de la TNT. À terme, Molotov compte émettre plus de 80 chaînes françaises et internationales. L’interface intuitive sera également hyper-connectée sur les réseaux sociaux. Le service, qui promet « un savant mélange de notifications, d’information et d’enregistrement des programmes à l’avance », devrait être accessible depuis tous les écrans.

Que reste-t-il de la télévision « à l’ancienne » ? Un espoir ! Une étude réalisée par Ipsos et Holimetrix pour la chaîne Gulli relève que les enfants entre 4 et 14 ans préfèrent toujours le direct : 95 % regardent des contenus en live contre 82 % pour les contenus à la demande (les pratiques ne s’excluant pas l’une l’autre)…

Lire  : Les chiffres et les lettres de la VOD

S.S.S. et Q.L.