Label Vie est une association de l’économie sociale et solidaire, fondée par Claire Grolleau. Olric de Dieuleveult, directeur administratif et financier de l’association revient sur les enjeux environnementaux et sociétaux.

Décideurs. Qu’est-ce qui vous plaît dans le métier de DAF ?

Olric de Dieuleveult. C’est l’accompagnement de notre structure à son changement d’échelle que j’aime. Nous sommes passés d’une gestion basée sur la constatation des résultats, de la comptabilité des rapports de gestion à une organisation plus sophistiquée, nécessitant de bons outils pour effectuer de la planification de performance, avec des indicateurs financiers et extrafinanciers. Mon rôle consiste à trouver ces derniers, puis à les installer et les exploiter tout en restant concentré sur les missions principales d’un directeur administratif et financier, notamment le pilotage stratégique du groupe. À titre d’exemple, je travaille actuellement sur le projet « Ecolieu », qui inclut un centre de formation, une crèche et un centre de ressources au sein d’un seul et unique espace, sous la forme d’un tiers lieu. Il faut penser le modèle financier, les modalités juridiques, s’assurer du soutien des parties prenantes, la mairie, la CAF, les parents, etc., sans perdre de vue l’objectif premier : celui de l’impact RSE.

Selon vous, quelles sont les trois qualités indispensables à un bon directeur financier ?

Il est essentiel de bien connaître ses chiffres, car le métier de DAF ne tolère pas l’approximation. Nous sommes responsables de nombreux enjeux, cruciaux pour l’entreprise et les salariés, une grande rigueur est donc indispensable. Il faut également rester ouvert au changement et être capable de s’adapter aux nouveaux processus et outils. La pédagogie est une autre qualité essentielle. Dans une petite structure, les gens se tournent souvent vers nous pour des explications. Nous devons être capables d’expliquer les enjeux business, financiers et fiscaux à des non-initiés, tout en écoutant leurs craintes en les aidant à s’approprier les outils de formation. En fin de compte, ce n’est qu’en devenant rentable qu’on sera durable.

Comment imaginez-vous le DAF de demain ?

Il devra concilier rentabilité et durabilité. Dans un environnement en constante évolution, il aura la responsabilité de réévaluer les outils de pilotage pour qu’ils soient les plus efficaces possible. La communication interne sera également essentielle, tout comme l’accompagnement de la direction dans les choix stratégiques.

Quels sont vos objectifs de croissance ?

En France, on compte environ 16000 crèches ouvertes avec près de 4000 nouvelles ouvertures supplémentaires prévues. Notre objectif est d’atteindre 25 % des crèches en France engagées dans la démarche Ecolo crèche, le premier label de développement durable créé en 2009, dans le monde de la petite enfance. Nous voulons devenir un acteur de la formation et de l’accompagnement incontournable en France, tant au niveau des crèches publiques, associatives que privées, et inciter les changements nécessaires. Notre contrat d’impact, qui prévoit d’ouvrir 2500  crèches supplémentaires, est ambitieux. Nous visons également une réduction de 16 % de la consommation d’eau et de 18 % de la consommation d’électricité ; des objectifs fixés par l’Ademe [Agence de la transition écologique, ndlr]. En 2023, nous avons dégagé un chiffre d’affaires de 3 millions d’euros avec 30 employés répartis dans deux bureaux, à Paris et à Marseille. En outre, nous souhaitons dans le futur également adresser d’autres secteurs comme les Ehpad et les prisons.

🔎 Parcours :

  •  2011 : obtient son DUT à Paris Descartes
  • 2013 : poursuit avec un master en finance au sein de Kedge Business School
  • 2016 : rejoint Coruscant en tant que business analyst
  • 2018 : évolue comme CFO chez Coruscant
  •  2021 : est recruté en tant que DAF chez Orion Energie
  • 2022 : devient RAF chez Vinci Facilities Exploitation
  •  Depuis juin 2023 : intègre Label Vie en tant que DAF

Propos recueillis par Laura Guetta Dray