Elie Seban (Medadom) : "Il y autant de DAF que d’entreprises"
Décideurs. Comment êtes-vous arrivé au poste de DAF chez Medadom ?
Elie Seban. J’ai un parcours classique avec un master en corporate finance obtenu à l’école de commerce de l’EM Lyon. Après des expériences en capital-investissement, j’ai intégré la banque d’investissement Crédit du Nord où j’étais en charge des dossiers de financements structurés, de M&A mais aussi de private equity small et mid-cap. Durant quatre années, j’ai beaucoup appris mais j’ai aussi ressenti une certaine frustration à être toujours côté conseil, sans être au coeur du réacteur. C’est pourquoi en 2019, j’ai fait le choix de rejoindre le groupe Centaurus, un regroupement d’une trentaine d’hôtels de 4 ou 5 étoiles, en tant que directeur financier adjoint. Pendant deux ans, j’ai accompagné le groupe dans ses enjeux stratégiques et opérationnels, c’est ce qui m’a permis de consolider mes compétences avant de rallier Medadom en décembre 2021.
Vous rejoignez Medadom seulement quatre ans après sa création. Vous avez donc appris votre métier au rythme de la croissance de l’entreprise ?
À mon arrivée, l’entreprise était déjà structurée. La société avait levé 40 millions d’euros en 2020 et avait intégré dès 2021 la promotion Next 120 de la French Tech. Preuve de notre développement pérenne, nous ne l’avons plus quitté depuis. Depuis mon arrivée, j’ai eu l’occasion de poursuivre la structuration de l’équipe finance et de la doter des outils propices à la croissance de l’entreprise. Ce qui me passionne dans ce métier, c’est de voir qu’il y a autant de DAF que d’entreprises. Certains sont plus comptables, d’autres plus financiers. Pour ma part, j’aime à la fois être polyvalent et conseil auprès de la direction sur des aspects financiers mais aussi stratégiques pour agir en véritable "business partner". Le DAF est un chef d’orchestre, il coordonne et contrôle les actions au niveau de l’entreprise et de ses équipes, sans qui rien ne serait possible. Tout est toujours un travail d’équipe.
Vous avez trouvé dans la santé votre secteur de prédilection ?
La santé est un domaine à fort impact social. Il est particulièrement enrichissant et valorisant d’oeuvrer à l’amélioration du quotidien de tout un chacun. Notre objectif chez Medadom est de faciliter l’accès aux soins notamment dans les déserts médicaux. Nous proposons donc des téléconsultations avec des professionnels de santé agréés par l’Ordre des médecins en pratiquant le tiers payant. Aujourd’hui, nous disposons de plus de 4 500 bornes de téléconsultation médicale à travers la France, munies de dispositifs médicaux connectés pour répondre aux forts enjeux sociétaux inhérents à notre activité.
En tant que directeur financier, comment naviguez-vous entre les différents défis environnementaux, technologiques ou géopolitiques auxquels vous êtes confrontés ?
Nous envisageons les problématiques qui se présentent à nous, en travaillant en task force. Ainsi, sur l’ensemble de l’équipe Medadom, nous disposons d’un panel de compétences mobilisables selon les différentes problématiques qui se présentent. Les enjeux réglementaires sont intrinsèques à notre activité et sont précieux mais ils nous demandent souvent une grande dextérité pour y faire face et les intégrer de la meilleure manière. La direction générale est aussi centrale pour répondre à ses défis et impulser les dynamiques de croissance. L’objectif est toujours de trouver la recette qui permet de maximiser le couple rendement/risque, pas seulement d’un point de vue financier mais aussi pour garantir un meilleur accès aux soins à nos patients.
🔎 Parcours :
- 2014 : décroche son master à l’EM Lyon en ingénierie financière
- 2015 : entre au Crédit du Nord en financements structurés M&A et private equity
- 2019 : rejoint Centaurus en tant que Manager Corporate Finance
- 2021 : devient directeur financier de Medadom
Propos recueillis par Tom Laufenburger