Avocat depuis une quinzaine d’années en droit pénal, Paul Le Fèvre quitte Kiejman & Marembert pour fonder le cabinet Mondovì, consacré au pénal complexe, aux enquêtes internes et au contentieux des affaires.
L’avocat en pénal des affaires Paul Le Fèvre crée Mondovi
Ciao Mondovi. Le pénaliste Paul Le Fèvre lance son cabinet spécialisé dans la matière pénale. Déjà bien implanté en Italie, l’avocat entend rayonner sur le Vieux Continent pour assister ses clients placés sous le coup d’enquêtes et de procédures paneuropéennes.
Associé du cabinet Kiejman & Marembert pendant neuf ans, Paul Le Fèvre connaît bien les contentieux pénaux complexes, le plus souvent internationaux. Il est intervenu dans des affaires judiciaires emblématiques (Wendel, France Offshore, Madoff du Maine et Loire, la Venus au voile). Pénaliste depuis toujours, l’avocat passe les deux tiers de son temps en audience ou à assister ses clients pendant des interrogatoires, devant le juge d’instruction ou en garde à vue. 70% de ses dossiers relèvent du pénal des affaires. Une part grandissante de son activité concerne le pénal négocié (transactions avec les administrations, CJIP) et les enquêtes internes. Chez Mondovi, on proposera logiquement des services en droit pénal économique et financier, en droit pénal, en droit pénal du marché de l'art, en droit douanier ou en droit des affaires. Paul Le Fèvre conseille des entreprises, des chefs d’entreprise, des cadres dirigeants, des établissements bancaires de dimension mondiale ou encore des artistes.
Unione delle Camere Penali Italiane
Si l’on ne trouve pas Paul Le Fèvre sur le territoire français, il faut chercher du côté de l’Italie. Il a noué des liens éternels avec la Botte lors d’un stage à Gênes, à la fin de ses études. C’est à cette époque qu’il apprend la langue de si, qu’il manie aujourd’hui à grande échelle pour ses dossiers franco-italiens. Il est souvent saisi par des sociétés italiennes pour leurs démêlés avec l’Hexagone. Il est membre de l’European Criminal Bar Association et un amico di lunga data dell’Unione delle Camere Penali Italiane [correspondant de l’Union des chambres pénales italiennes], une puissante institution très respectée notamment par les pouvoirs publics. “Le pénal a une image plus noble en Italie qu’en France.”
Réseau de confrères européens
Avec Mondovi, il veut construire “une structure souple, conquérante et basée dans plusieurs pays”, à commencer par la Péninsule avec un bureau secondaire à Milan qui ouvrira au printemps. L’avocat explique que l’émergence du Parquet européen, son pouvoir d’enquête à l’échelle du continent (865 enquêtes ouvertes à la fin 2022) et ses compétences judiciaires propres rendent vital le développement d’une défense pénale européenne qui est en mesure de répliquer rapidement et dans tous les pays de l’Union. “Avant, la défense avait le temps de s’organiser, pendant la première phase d’enquête compte tenu du délai d’exécution des demandes d’entraide.” Désormais, l’action du Parquet européen se déploie de manière simultanée sur le territoire de l’Union. Paul Le Fèvre en donne de nombreux exemples dans les articles périodiques qu’il rédige pour l’AJ Pénal sur ce thème. Ainsi de cette colossale affaire “Amiral” présentée comme la plus importante fraude à la TVA jamais détectée en Europe (2,2 milliards d’euros de dommage, 9 000 personnes morales et 600 personnes physiques impliquées, des dizaines d’arrestations au Portugal, en France et en Italie, des saisies d’avoirs colossales). Pour l’avocat, toute la puissance de frappe de la nouvelle institution est résumée dans cette affaire hors norme.
Puissance de tir
Il est d’ailleurs membre fondateur du réseau d'avocats pénalistes européens Défense First consacré aux procédures suivies par le Parquet européen. S’il a déjà tissé son réseau de confrères européens, notamment italiens ou anglophones, le fondateur de Mondovi prévoit de recruter en 2024. Il a toujours aimé le travail collectif et les dossiers massifs qui l’accaparent nécessitent la puissance de tir de plusieurs juristes.
Paul Le Fèvre instille dans l’ADN de Mondovi son goût pour le judiciaire et son expérience en la matière. “Cela fait seize ans que j’arpente les prétoires. J’ai une expérience poussée du débat judiciaire et une inclination pour les questions de procédure et les contentieux qui relèvent de secteurs d’activité très réglementés (la banque, le marché de l’art, la bourse, l’environnement) ou qui s’inscrivent dans un schéma international (mandats d’arrêts européens, procédures concurrentes dans plusieurs pays).” Ses clients lui confident des “dossiers à la durée de vie très longue”, qui le suivent et qu’il suit durant plusieurs années. Et Mondovi ? Pour la consonance italienne, pour éviter la ribambelle de noms d’associés à venir, qui sait, et pour la bataille de Mondovi du 21 avril 1796. Paul Le Fèvre adore l’histoire.
Anne-Laure Blouin