Après Lefebvre Dalloz la semaine dernière, le barreau de Paris signe un nouveau partenariat avec la legaltech Doctrine pour offrir à plus de 14 000 avocats parisiens un accès privilégié aux outils d’intelligence artificielle juridique. L’ordre poursuit ainsi sa stratégie de partenariats engagée depuis plusieurs années avec les éditeurs juridiques du marché.
Une bonne nouvelle n’arrive jamais seule pour les petits cabinets parisiens. La semaine dernière, le barreau de Paris et Lefebvre Dalloz annonçaient s’associer pour offrir à plus de 10 000 avocats un accès gratuit pendant quinze mois à GenAI-L. C’est désormais au tour de la plateforme juridique Doctrine d’emboîter le pas, en proposant un tarif préférentiel et exclusif à plus de 14 000 avocats parisiens.
Cette offre sera réservée aux avocats exerçant à titre individuel ou aux cabinets comprenant deux avocats inscrits au barreau de Paris. Avec toutefois plusieurs conditions. Pour tout avocat individuel qui ne bénéficie pas encore d’une souscription aux services de Doctrine, l’éditeur s’engage à offrir plusieurs mois de souscription ainsi qu’une réduction sur l’abonnement pour les douze mois d’engagement suivants. Quant aux structures qui comptent deux avocats n’ayant pas encore souscrit aux services de la plateforme et sous réserve de l’achat d’une première licence, une seconde licence sera offerte pendant la première année de souscription.
Démocratiser l’IA
Pour Pierre Hoffman, bâtonnier de Paris, “l’intelligence artificielle constitue aujourd’hui un levier de croissance formidable pour les cabinets d’avocats, en particulier pour les plus petites structures“. Un bon moyen de rappeler que l’égalité d’accès aux outils d’intelligence artificielle demeure la nouvelle grande priorité de l’ordre. Un moyen selon le bâtonnier de réduire la fracture numérique et d’assurer la compétitivité des cabinets les plus modestes face aux mastodontes de la place parisienne.
Il faut dire qu’avec les mutations du secteur, IA en tête, les professionnels du droit doivent adapter leur pratique quotidienne en se délestant des tâches à moindre valeur ajoutée. Un moment charnière selon Guillaume Carrère, CEO de Doctrine : “Nous sommes convaincus que l’intelligence artificielle va révolutionner la manière dont les avocats travaillent au quotidien, et ce partenariat est une étape clé pour faciliter cette transition.“
Réconciliation et transition
Les relations entre l’ordre et Doctrine semblent aujourd’hui au beau fixe. Pourtant, tout n’a pas été toujours tout rose. En 2019, le journal Le Monde révélait dans une enquête comment Doctrine utilisait des adresses mail à l’insu de professionnels ou de sociétés existantes pour récupérer des décisions de justice auprès de greffes. Une pratique appelée « typosquatting ». La plainte déposée par le Conseil national des barreaux et le barreau de Paris a été classée sans suite en 2022. D’autres procédures judiciaires lancées par cinq éditeurs juridiques pour concurrence déloyale restent pendantes devant les tribunaux.
Dans ce contexte, Doctrine qui vient de signer un partenariat stratégique avec “un acteur institutionnel incontournable de la profession d’avocat“ selon son CEO, a de quoi de se réjouir. L’éditeur conforte sa place sur le marché.