Près de 80 % des chefs d’entreprise ressentent une pression plus forte de la part de leur conseil d'administration et des investisseurs pour investir dans la transition énergétique. Sous pression, ils se détournent des combustibles traditionnels, souligne une étude du cabinet d’avocats international Ashurst.

Trop tard pour procrastiner. D’après une étude publiée par le cabinet Ashurst, les chefs d’entreprise des pays du G20 ressentiraient une pression croissante les incitant à augmenter leurs investissements en matière de transition énergétique. Un poids exercé en France par les investisseurs institutionnels (78 %) d’une part et par les conseils d’administration d’autre part (81 %). Des chiffres qui sont au-dessus de la moyenne mondiale, puisque, à l’échelle internationale, 75 % des chefs d’entreprise sondés constatent une hausse des exigences des membres du board.

Les entreprises réagissent en conséquence et prévoient d’augmenter leurs investissements vers des énergies plus propres pour se détourner des combustibles fossiles. La quasi-totalité des dirigeants sondés (95 %) s'attendent à ce que les investissements dans les énergies renouvelables augmentent au cours des cinq prochaines années, plaçant cette stratégie d’investissement au cœur de leur futur relais de croissance.

Hausse des risques juridiques

Autre point de pression, la crainte d’une hausse des contentieux liés à la transition. Le fléchage des investissements vers des énergies non fossiles a pour effet d’augmenter la production d’électricité d’origine éolienne, photovoltaïque ou encore hydraulique, générant une multitude de risques nouveaux, du fait de la diversité des systèmes de production. Ce que craignent les dirigeants, puisque 68 % d’entre eux anticipent une augmentation des contentieux juridiques liés à la transition énergétique au cours des cinq prochaines années. Une inquiétude d’autant plus grande en France, que les entreprises sont 73 % à extrapoler une augmentation du nombre de litiges pendant cette période.

"Manque de visibilité"

"Notre étude met en exergue le manque de visibilité concernant la prochaine étape de la transition [énergétique]. À mesure que [celle-ci] se poursuit et que le marché des énergies renouvelables mûrit, force est de constater que pour atteindre les objectifs fixés par les gouvernements, d'énormes opportunités sont à saisir", explique Michael Burns, co-directeur du département Énergie chez Ashurst dans le monde. Des mots qui se veulent optimistes, car à date le manque de visibilité sur la structuration des marchés d’énergies alternatives, les évolutions réglementaires et les risques juridiques pèsent sur la définition des stratégies d’investissements des dirigeants notamment à moyen terme.

C.T.

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