Agnès Buzyn mise en examen pour "mise en danger de la vie d’autrui"
Après son audition par les magistrats de la Cour de justice de la République, enquêtant sur la gestion gouvernementale de l’épidémie de Covid-19 en 2019, Agnès Buzyn a été mise en examen. Il est en effet reproché à l’ex-ministre de la Santé lors du début de la crise sanitaire une "mise en danger de la vie d’autrui". Elle est également placée sous statut de témoin assisté pour les faits "d'abstention volontaire de prendre les mesures propres à combattre un sinistre". En cause notamment, la tenue de certains propos, notamment ceux où elle assurait, au début de l’épidémie que "les risques de propagation du coronavirus dans la population [étaient] très faibles".
"Aujourd’hui, c’est une excellente opportunité pour moi de m’expliquer et de rétablir la vérité des faits. Je ne laisserai pas salir l’action du gouvernement, mon action en tant que ministre, alors que nous avons fait tant pour préparer notre pays à une crise sanitaire mondiale, qui, je le rappelle, dure encore", a réagi Agnès Buzyn face à la presse lors de sa sortie de son audition auprès de la CRJ
Cette mise en examen a provoqué l’effet d’une bombe dans le monde politique, puisqu’il s’agit à ce jour de la première personnalité politique à être mise en cause dans ce dossier. Une première plainte pénale, dirigée contre Édouard Philippe, en sa qualité de Premier ministre au début de l’épidémie, et contre Agnès Buzyn, ancienne ministre de la Santé et des Solidarités, avait été adressée le 19 mars 2020 à la commission des requêtes de la Cour de justice de la République (CJR). Plusieurs politiques ont ainsi dénoncé une "judiciarisation de la vie politique" à l’annonce de cette première mise en examen, qui en appellera certainement d’autres.