David Charlet (Anacofi) : “Comparé aux disparitions de CGP, le solde des créations de cabinets reste positif"
Décideurs. Quels ont été les faits marquants de 2023 pour l’Anacofi ?
David Charlet. L’année a été marquée par l’arrivée en masse d’adhérents dans le cadre de la réforme du courtage et par les difficultés techniques qui ont compliqué la tâche de la majorité des associations. Nous sommes cependant passés d’un peu plus de 5000 entreprises membres fin 2022 à 7 200 fin 2023 (plus 800 adhésions en cours), ce qui est considérable. Cela nous a amenés à prendre nos marques avec l’ACPR. L’année passée aura également été celle d’un réel désaccord avec l’AMF, qui a entraîné une sanction de l’Anacofi-CIF. Nous pouvons aussi mentionner la reprise quasi normale des évènements et échanges avec nos membres.
Vous avez récemment publié une note de positionnement: quels en sont les points phares ?
Il s’agit des positions prises et défendues en 2023. Parmi les 169 détaillées, nos administrateurs ont choisi d’en mettre quinze en avant, qui touchent à des sujets très divers. Je ne peux qu’inviter vos lecteurs à aller les découvrir sur notre site. Cinq touchent principalement à la réglementation, la régulation et l’organisation de nos professions ; quatre sont concentrées sur l’entreprise elle-même et traitent par exemple des évolutions souhaitables du droit du travail, ou du cadre et des modalités de sa transmission; les six restantes portent sur la reconnaissance et la force du mandat, l’interprofessionnalité, le besoin de faire évoluer le HCSF, l’immobilier ou encore les besoins d’amélioration des règles pour faire avancer l’ESG et la transition vers la durabilité.
La consolidation des CGP s’accélère, quelles en sont les raisons ?
Enfin, la lourdeur réglementaire mais aussi le fait que les CGP se connaissent mieux entre eux qu’à une certaine époque en amène certains, plutôt régionalement, à se rapprocher. Pour autant, il faut garder à l’esprit que, comparé aux disparitions de CGP, le solde des créations de cabinets reste positif.
Quels sont les enjeux du secteur aujourd’hui, et pouvez-vous nous parler des projets de l’Anacofi ?
Nos professions vont encore une fois être affectées par des dispositions qui visent à les réformer. Il faudra donc parvenir à négocier des textes de bonne qualité pour nos membres et nos entreprises. Parmi les sujets à venir, ceux portant sur le numérique devront être examinés de près, car nous devons finir notre propre réforme en la matière. De même, nous serons attentifs aux éléments concernant le domaine de l’ESG, loin d’être aussi avancés que nos politiques ne semblent le vouloir.
Pour ce qui est des "produits", les enjeux resteront essentiellement articulés autour de l’immobilier et du crédit, mais on parle de plus en plus de PACTE 2 et de finance d’entreprises. Pour l’Anacofi il s’agira d’achever notre évolution interne, qui a déjà amené à de sensibles et très visibles modifications des outils à la disposition des membres et à une gouvernance fortement repensée. Nous voudrions aussi prendre le temps de mieux connaître nos si nombreux nouveaux membres, pour réussir à leur faire comprendre tout ce que l’association fait ou peut faire pour eux.
Pour le reste, nous continuerons à mener des batailles et à représenter nos membres sur les mêmes sujets qu’en 2023, car aucun des combats de l’année passée n’est terminé.