Depuis huit ans, Philippe Grié est directeur des ressources humaines du groupe Terrena. Présente dans l’ouest de la France depuis plus d’un siècle, la coopérative n’a cessé de se renouveler et invente l’agriculture de demain.
Philippe Grié, Terrena: « La "nouvelle agriculture" mobilise notre groupe »
Décideurs. Quels sont les enjeux de recrutement pour Terrena ?
Philippe Grié. La diversité des activités de Terrena forme un grand groupe coopératif : nous rassemblons plus de 150 sociétés consolidées, 20 000 agriculteurs actionnaires et 30 conventions d’entreprise différentes. Nous sommes présents dans les productions animales et végétales, ce qui implique le recrutement de profils très différents qui travailleront sur des activités n’ayant pas le même cycle de production, ni le même mode de fabrication. Concrètement, le rapport au temps varie selon que l’on travaille dans des produits de grande consommation où la durée limite de consommation se compte en jours, et des activités de production végétale où la mise au point d’un produit se compte en années. Nous veillons donc à intégrer des collaborateurs capables de s’adapter rapidement à ces différents processus et rythmes de travail.
Quelles populations les actions de recrutement de Terrena ciblent-elles en priorité ? Existe-t-il des spécificités ?
Nous ciblons en priorité les ingénieurs, et en particulier ceux issus d’un cursus en agronomie et agroalimentaire. La difficulté réside dans le fait de trouver des managers généralistes, mais qui connaissent notre industrie et peuvent s’approprier ses spécificités.
Comment le projet « nouvelle agriculture » de Terrena s’intègre-t-il à la politique de ressources humaines ?
La question serait plutôt : comment la politique RH supporte-t-elle le projet « nouvelle agriculture » ? Cela passe en fait par deux axes principaux, que sont la formation et des recrutements dédiés. La nouvelle agriculture est la stratégie qui mobilise notre groupe : c’est inventer l’agriculture de demain. Toutes les directions de l’entreprise concourrent à ce projet. Terrena a investi dès 2008 des moyens importants en recherche et développement pour innover, remettre en question tout ce qui devait l’être et proposer à ses adhérents de nouvelles techniques de production qui se fondent sur l’agriculture écologiquement intensive (AEI).
Quels ont été les résultats de « Terrena Vision 2015 » ? Des suites sont-elles prévues ?
Il est encore trop tôt pour parler des résultats. En revanche, oui, des suites sont prévues. Nous avons noué un partenariat avec des acteurs de la grande distribution pour leur proposer des produits issus de de la nouvelle agriculture, produits qui répondent à un cahier des charges précis.
L’école de management Audencia est également notre partenaire : nous avons créé ensemble un parcours de formation à cette nouvelle agriculture pour nos managers.
Comment l'ancrage local et territorial de l'entreprise se manifeste-t-il ?
Il est dans l’ADN d’une coopérative de travailler en collaboration avec les acteurs locaux. Terrena est donc très présent en Loire-Atlantique et nos adhérents y sont sensibles. Cela se traduit par des partenariats avec les écoles presentes sur notre territoire. Nous avons signé des conventions de partenariats avec des écoles d’ingénieurs comme Agro Campus Rennes, l’ESA d’Angers , Oniris sur Nantes et avons créé un MBA Corporate avec Audencia sur Nantes. La formation est ainsi en adéquation avec les besoins de l’entreprise.
Propos recueillis par Roxane Croisier
