Patricia Millet pilote les formations du leader de la réparation des pare-brise. Création d’un programme certifiant, déploiement de la journée positive au sein du groupe… rien n’arrête l’énergique directrice pour faire grandir ses collaborateurs.

Décideurs. Comment valorisez-vous l'évolution interne chez Carglass ? 

 

Patricia Millet. L’évolution interne passe d’abord par la formation. Nous sommes le seul organisme à dispenser la formation certifiante d’opérateur vitrage. Elle donne un vrai métier à des personnes qui ont peu de diplômes et pas ou peu d’expérience. Ce programme durant 210 heures, nous avons un intérêt commun à les conserver à bord ! Pour que ça marche, les techniciens passent des évaluations internes et si leur note est insuffisante, ils doivent se reformer. Dans le développement de leur carrière, ils franchissent quatre échelons, de débutants à experts. Pour changer d’échelon, il faut remplir un dossier et passer un entretien calibré. Ce process transparent leur donne une visibilité sur leur évolution de carrière. Au-delà de cette voie classique, nous tentons de les emmener sur la polyvalence pour casser la routine. Sur la base du volontariat, les collaborateurs qui le souhaitent peuvent se réorienter vers la gestion des ateliers ou l’accueil client. Notre philosophie est toujours la même : « Soyez co-acteur de votre développement ». On propose, ils disposent.

 

Décideurs. Vous êtes donc en phase avec la dernière réforme de la formation professionnelle ?

 

P. M. Tout à fait, Avant la réforme, la formation était un passage « subi » par les salariés. Désormais, ils sont responsabilisés face à leur employabilité. Pour accompagner l’ensemble de nos collaborateurs dans cette démarche, nous allons proposer dès mars prochain une validation des acquis de l’expérience collective à tous les techniciens de plus de trois ans d’expérience. En mobilisant quatorze heures de leur compte personnel de formation, nous les aiderons à préparer leur candidature et leur présentation devant le jury.

 

Décideurs. Vous recrutez non pas sur les diplômes mais sur les potentiels, comment les détectez-vous ? 

 

P. M. Trois démarches sont mises en place. L’entretien de recrutement est toujours orienté sur les aspects difficiles du métier, afin de trouver les personnes capables d’assumer cette réalité au quotidien. Les techniciens travaillent dehors parfois dans le froid, sous la chaleur, font des kilomètres en voiture... En revanche ils peuvent compter sur une véritable progression de carrière et un CDI. Ceux qui manifestent un intérêt bénéficient d’une demi-journée découverte afin de se plonger dans l’environnement et de savoir si oui ou non ils peuvent se projeter. Le recrutement s’achève sur le test pratique. Les candidats sont assis devant un miroir avec une malette contenant des boulons et des outils et doivent déboulonner les vis. Ainsi, on évalue leur capacité à organiser leurs outils, à comprendre le geste inversé, à gérer le stress d’être observé... Si toutes ces étapes sont franchies, le potentiel est détecté et le candidat recruté ! 

 

Décideurs. En quoi la formation a-t-elle un rôle stratégique pour le groupe ? 

 

Patricia Millet. Éric Girard, notre directeur général, nous accorde toujours sa confiance. Depuis la reconnaissance du certificat de qualification professionnelle, nous avons gagné des galons et sommes associés à tous les projets stratégiques. La signature d’un partenariat avec Total, l’envoi des chefs de centre chez des assureurs locaux… mon équipe est intégrée à chaque projet car notre technique a fait ses preuves. Nous travaillons toujours avec les experts du terrain pour s’assurer de la pertinence du fond, nous réalisons ensuite un pilote que l’on présente au comité d’entreprise, au CHSCT, aux directeurs concernés et aux managers de proximité. Le déploiement est ainsi facilité car il est le résultat d’un partage et d’une collaboration collective.

« Avoir un regard positif paie au bureau comme à la maison »

 

Décideurs. Vous avez lancé en 2009 le projet Smile, un module de formation de trois heures visant à développer une attitude positive chez les salariés, quel est le ROI du projet ? 

 

P. M. Nous ne nous attendions pas à ce que l’impact de la formation perdure aussi longtemps. Ce projet est la grande fierté de notre équipe. Il consiste notamment à donner un chapeau vert à tous les collaborateurs qui font preuve de pessimisme au travail. Par exemple, dès qu’un manager arrive bougon le matin au bureau, il court le risque de se voir tendre un chapeau vert par un collègue ! L’ambiance s’est transformée de façon notable, la communication entre les collaborateurs est plus facile. La formation a eu tellement de succès que nos clients, comme le cabinet Fromont Briens, me demandent d’animer des petits déjeuners Smile. Nous avons aussi touché le domaine personnel des salariés. Certaines personnes jouent à Smile avec leur famille en voyage voire même se sauvent du divorce ! Avoir un regard positif paie au bureau comme à la maison. Avec toujours la même philosophie à la clé : être co-acteur de son propre bonheur !

 

Propos recueillis par Alexandra Cauchard 

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