Le vice-président de l’ANDRH livre une vision des ressources humaines créatrices de stabilité dans un environnement économique perturbé.
Benoît Serre (Macif) : « Quand un collaborateur n’est plus efficace, l’entreprise porte une part de
Décideurs. Quelles sont les spécificités RH dans l’assurance ?
Benoît Serre. L'assurance est un secteur très réglementé et nos clients souscrivent des produits dont certains sont obligatoires. Dans une entreprise de services comme la nôtre, les métiers reposent fortement sur la relation client qui intervient lors de la vente et lors de la gestion du sinistre. D'autres spécificités sont liées à notre modèle mutualiste avec sept sensibilités présentes au conseil d'administration (dont les cinq centrales syndicales, l’ADES et l’ADPI), 72 % des salariés qui votent pour élire leurs représentants et le fait que nous n'avons pas d'actionnaires. Pour toutes ces raisons, conduire les RH dans ce type d'entreprise est particulier et passionnant.
Décideurs. À quelles mutations faites-vous face ?
B. S. Notre secteur étant de plus en plus concurrentiel, nous devons, comme tous, opérer une transformation de l’entreprise dans son organisation et son environnement. La révolution digitale va changer la nature de la relation client et la manière d’exercer notre métier. Transformer les emplois s'avère nécessaire dans une entreprise comme la Macif combinant un haut niveau de technicité avec un turnover très bas. Notre mission est de faire évoluer les compétences, transformer les métiers et développer l’employabilité de manière cohérente dans tout le groupe. La mutation est également sociétale puisque nous voyons désormais arriver sur le marché du travail les générations Y et bientôt Z, qui préfèrent fonctionner par projets, en mode collaboratif, et non plus sur un modèle hiérarchique. Nous sommes face à une véritable transformation culturelle et managériale. La Macif doit trouver le juste milieu entre sa logique d’innovation sociale et solidaire et le contexte concurrentiel global dans lequel elle évolue.
Décideurs. Vous avez repensé le système de formation au sein de Leroy Merlin lors de la réforme de 2004. Quelles ont été vos actions en faveur de la formation à la Macif ?
B. S. Je suis arrivé dans les RH par le biais de la formation. Je suis donc très sensible à cette problématique. La première vocation d'une entreprise ayant un faible turnover comme la nôtre est de maintenir l’employabilité des salariés. Quand un collaborateur n’est plus efficace, l’entreprise porte une part de responsabilité. D’ailleurs, il n’y a pas de secret : lorsque vous avez une bonne politique RH, vous avez une bonne politique sociale, et pas l’inverse. Au sein de la Macif, nous avons unifié la formation en créant une direction développement des compétences groupe avec plusieurs objectifs. Le premier consiste à construire des parcours professionnels types pour pouvoir passer d’un métier à un autre sur la base de références communes. Par ailleurs, nous voulons gommer les écarts d’accès à la formation et la garantir à chaque salarié, où qu’il se trouve en France. Enfin, nous facilitons la mobilité interne grâce à un pilotage national. Tout cela sera formalisé dans un plan de formation qui partira du terrain, pour connaître les besoins réels, et qui sera croisé avec nos enjeux stratégiques de transformation.
Décideurs. Votre feuille de route RH pour les mois à venir…
B. S. Depuis deux ans et demi, nous avons contribué au plan à moyen terme. Nous avons notamment instauré des règles différentes d’accompagnement du changement. Expliquer et faire comprendre, c’est la première marche pour faire adhérer au plan de transformation. Nous avons préparé une politique de formation et de gestion dynamique des ressources humaines claire qui donne des perspectives aux salariés. Nous avons aussi poursuivi notre ambition forte sur la qualité du dialogue social. Enfin, nous devons mener la transformation du modèle social, mais aussi la transformation du modèle managérial pour nous adapter à la réalité du marché. Nous instaurerons ainsi des logiques de projets et de transversalité pour que chacun ait la certitude d’être un acteur majeur et indispensable de la chaîne de valeur.
Propos recueillis par Jennifer Lormier
Benoît Serre. L'assurance est un secteur très réglementé et nos clients souscrivent des produits dont certains sont obligatoires. Dans une entreprise de services comme la nôtre, les métiers reposent fortement sur la relation client qui intervient lors de la vente et lors de la gestion du sinistre. D'autres spécificités sont liées à notre modèle mutualiste avec sept sensibilités présentes au conseil d'administration (dont les cinq centrales syndicales, l’ADES et l’ADPI), 72 % des salariés qui votent pour élire leurs représentants et le fait que nous n'avons pas d'actionnaires. Pour toutes ces raisons, conduire les RH dans ce type d'entreprise est particulier et passionnant.
Décideurs. À quelles mutations faites-vous face ?
B. S. Notre secteur étant de plus en plus concurrentiel, nous devons, comme tous, opérer une transformation de l’entreprise dans son organisation et son environnement. La révolution digitale va changer la nature de la relation client et la manière d’exercer notre métier. Transformer les emplois s'avère nécessaire dans une entreprise comme la Macif combinant un haut niveau de technicité avec un turnover très bas. Notre mission est de faire évoluer les compétences, transformer les métiers et développer l’employabilité de manière cohérente dans tout le groupe. La mutation est également sociétale puisque nous voyons désormais arriver sur le marché du travail les générations Y et bientôt Z, qui préfèrent fonctionner par projets, en mode collaboratif, et non plus sur un modèle hiérarchique. Nous sommes face à une véritable transformation culturelle et managériale. La Macif doit trouver le juste milieu entre sa logique d’innovation sociale et solidaire et le contexte concurrentiel global dans lequel elle évolue.
Décideurs. Vous avez repensé le système de formation au sein de Leroy Merlin lors de la réforme de 2004. Quelles ont été vos actions en faveur de la formation à la Macif ?
B. S. Je suis arrivé dans les RH par le biais de la formation. Je suis donc très sensible à cette problématique. La première vocation d'une entreprise ayant un faible turnover comme la nôtre est de maintenir l’employabilité des salariés. Quand un collaborateur n’est plus efficace, l’entreprise porte une part de responsabilité. D’ailleurs, il n’y a pas de secret : lorsque vous avez une bonne politique RH, vous avez une bonne politique sociale, et pas l’inverse. Au sein de la Macif, nous avons unifié la formation en créant une direction développement des compétences groupe avec plusieurs objectifs. Le premier consiste à construire des parcours professionnels types pour pouvoir passer d’un métier à un autre sur la base de références communes. Par ailleurs, nous voulons gommer les écarts d’accès à la formation et la garantir à chaque salarié, où qu’il se trouve en France. Enfin, nous facilitons la mobilité interne grâce à un pilotage national. Tout cela sera formalisé dans un plan de formation qui partira du terrain, pour connaître les besoins réels, et qui sera croisé avec nos enjeux stratégiques de transformation.
Décideurs. Votre feuille de route RH pour les mois à venir…
B. S. Depuis deux ans et demi, nous avons contribué au plan à moyen terme. Nous avons notamment instauré des règles différentes d’accompagnement du changement. Expliquer et faire comprendre, c’est la première marche pour faire adhérer au plan de transformation. Nous avons préparé une politique de formation et de gestion dynamique des ressources humaines claire qui donne des perspectives aux salariés. Nous avons aussi poursuivi notre ambition forte sur la qualité du dialogue social. Enfin, nous devons mener la transformation du modèle social, mais aussi la transformation du modèle managérial pour nous adapter à la réalité du marché. Nous instaurerons ainsi des logiques de projets et de transversalité pour que chacun ait la certitude d’être un acteur majeur et indispensable de la chaîne de valeur.
Propos recueillis par Jennifer Lormier
