Réunis à Cali, en Colombie, les représentants des 200 pays n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur la question des financements.

Pas un coup d’épée dans l’eau, mais pas non plus le succès espéré. Lancée en Colombie depuis le 21 octobre, la COP 16 sur la biodiversité a été suspendue le 1er novembre faute de quorum, malgré une dernière nuit de discussions. Une déception pour les défenseurs de l’environnement, puisque cette conférence était censée venir cimenter l’accord ambitieux signé il y a deux ans, à l’issue de la COP 15 de Montréal.

Les financements bloquent toujours

Sans réelle surprise, c'est sur les questions financières que les points de blocage sont apparus. Il fallait ainsi trouver 20 milliards de dollars par an pour des transferts financiers entre les pays du Nord et ceux du Sud, avec effet dès 2025. Les pays du Sud réclamaient par ailleurs la création d’une nouvelle structure, estimant que l’organisation préexistante, gérée par le Fonds pour l’environnement mondial, était trop bureaucratique et rendait l’accès aux fonds trop complexe. Il faudra donc attendre la COP 17 Biodiversité, prévue en Arménie dans deux ans, pour espérer obtenir une réponse à la question, ô combien centrale, des financements.

En revanche, les discussions portant sur les bénéfices tirés des ressources génétiques ont donné lieu à un accord, malgré l’objection de pays comme l’Inde ou le Japon. Les industries utilisant des ressources génétiques naturelles, souvent issues de pays en développement, devront reverser 0,1 % de leurs revenus ou 1 % des bénéfices dérivés de ces données à un « Fonds Cali ». Ces contributions se feront cependant sur la base du volontariat. C’est l’ONU qui répartira ensuite ces fonds entre les pays en développement et les peuples autochtones. Ces derniers seront d’ailleurs désormais représentés au sein de la Convention sur la diversité biologique par un organe consacré, ce qui devrait leur permettre d’avoir plus de poids dans les négociations futures.

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Cette COP aura tout de même permis des progrès sur d’autres thèmes. Un texte a par exemple gravé dans le marbre l’importance de la biodiversité, la plaçant au même niveau que le changement climatique ou la décarbonation. Il faut également saluer des avancées sur la question maritime, avec l’adoption d’un texte portant sur les zones marines d’importance écologique ou biologique, après huit ans de négociations. Ce dernier facilitera la cartographie des aires marines à protéger.

Une COP se termine, mais une autre commence : la COP 29 sur le climat débutera le 11 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.

François Arias

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