Pour Éric Van La Beck, le nouveau label ISR va rendre cette thématique d’investissement plus visible auprès du grand public et devrait profiter de la dynamique initiée par la COP 21 en faveur de l’environnement. Il souligne également que la question du carbone sera un des éléments les plus visibles en 2016 avec cependant des questions méthodologiques pour évaluer les mesures des entreprises face à ce problème.

Décideurs. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a recadré une partie des fonds investissement socialement responsable (ISR). Quels conseils donneriez-vous aux investisseurs pour faire le bon choix ?

Eric Van La Beck. Si l’AMF a souligné des similitudes entre des OPCVM classiques et certains fonds ISR, elle a surtout recadré ces derniers sur les questions inhérentes à la transparence de leur communication. Et je la rejoins sur ce point. Les investisseurs doivent disposer de toutes les informations pour comprendre les orientations prises par le gérant. Pour cette raison, il est important que la communication des fonds ISR soit claire et cohérente. Je conseillerais donc aux investisseurs de lire le code de transparence mis à leur disposition par les fonds adoptant cette démarche. Ils ne doivent, en outre, pas hésiter à interroger les sociétés de gestion lorsqu’une zone d’ombre apparaît.

 

Décideurs. Pouvez-vous nous citer des exemples d’entreprises qui conjuguent potentiel de croissance et respect des critères environnementaux sociaux et de gouvernance (ESG) ?

Frédéric Meschini. En matière de gestion ISR, j’utilise l’analyse ESG pour identifier des risques extra financiers qui pourraient impacter l’entreprise, et aussi comme indicateur d’opportunité quant à sa pérennité sur le long terme.

Prenons l’exemple de Cap Gemini. Elle fait partie des entreprises ayant adopté une politique constructive pour mieux prendre en compte ces enjeux. Les mesures mises en œuvre par le spécialiste des services informatiques en matière d’efficacité énergétique sont prometteuses. Certes, sa marge de progression est encore importante, mais elle demeure à ce jour en avance sur ses principaux concurrents. A contrario, une valeur comme Deutsche Bank a été écartée de notre spectre d’investissement, et ce depuis plusieurs mois. Nous avions très tôt pointé du doigt ses problèmes de gouvernance. Bien nous en a pris, car la société est aujourd’hui enlisée dans un certain nombre de controverses. Cette exclusion nous a permis de ne pas nous exposer à la sous-performance de la valeur boursière du titre.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « Gestion de patrimoine & gestion d'actifs » de Décideurs Magazine

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