Les rendements des fonds en euros sont aujourd’hui à la peine. Une tendance structurelle qui pousse les épargnants vers d’autres produits, plus rémunérateurs mais aussi plus risqués. Béatrice Belorgey, directeur de BNP Paribas Banque Privée, revient sur les différentes solutions qui s’offrent à eux.

Décideurs. La baisse des taux d’intérêt a entraîné avec elle celle des principaux produits d’épargne sans risque. Comment les épargnants peuvent-ils pallier cela ?

Béatrice Belorgey. Cela fait un certain nombre d’années que nous devons faire face à un environnement de taux bas. Une situation qui est amenée à perdurer en raison de la poursuite du quantitative easing orchestrée par la BCE. Il est important pour les conseils de proposer à leurs clients des solutions alternatives qui demeurent partiellement palliatives. Car, pour obtenir un rendement plus élevé, il faudra accepter de prendre davantage de risques et/ou allonger la durée de ses placements. Bien entendu une telle décision est prise en fonction du profil de risque des clients, de leur connaissance des marchés et de leur capacité à prendre un risque supplémentaire. Parmi les opportunités qui s’offrent aux épargnants figurent le fait d’investir davantage sur les marchés actions.

Compte tenu des perspectives économiques et des niveaux de valorisation encore raisonnables sur les marchés européens, 2016 peut constituer une fenêtre d’entrée intéressante. Le potentiel de croissance sur ce marché est réel. Un investissement qui pourra se concrétiser par l’intermédiaire d’OPCVM investis sur un contrat d’assurance-vie. Ces quatre dernières années, les clients qui ont accepté une certaine prise de risque ont été récompensés. Pensons également au contrat euro-croissance dont les atouts méritent d’être soulignés. Il permet de profiter du potentiel de croissance des marchés tout en bénéficiant d’une garantie en capital à l’échéance du contrat, cette échéance devant être d’autant plus longue que les taux sont bas. Depuis son lancement en 2012, le fonds euro-croissance de notre contrat a réalisé au 31 décembre 2015 une performance cumulée de 27,23 %*.

 

Décideurs. Les produits structurés constituent- ils une réponse adaptée ?

B. B. Les produits structurés se sont fortement développés ces dernières années. Ils offrent l’opportunité aux épargnants de diversifier leurs placements avec une espérance de gain plus importante que sur un fonds en euros classique. Comme les taux sont très bas, il est cependant difficile de structurer des produits à capital garanti, sauf à allonger la durée de vie du produit. Depuis quelques années, nous proposons principalement des produits structurés de rendement qui privilégient le versement de coupon régulier avec un capital partiellement protégé. Selon les cas, le taux de ce coupon varie entre 4 % et 7 %. S’agissant de l’échéance, nous écartons tout produit de très longue durée, dont l’intérêt nous paraît moindre, pour privilégier des échéances à moyen terme (cinq ans en moyenne). Les clients en gestion de fortune ont, à ce titre, la possibilité de bénéficier de produits structurés sur mesure. Certains d’entre eux ont ainsi été conçus pour permettre à nos clients positionnés sur plusieurs devises de profiter de la volatilité de celles-ci.

 

Décideurs. La gestion conseillée peut-elle être une porte d’entrée vers les marchés actions ?

B. B. La gestion conseillée est un dispositif très intéressant. Cela permet d’accompagner les épargnants dans la gestion de leur portefeuille titre tout en leur laissant la possibilité de faire eux-mêmes leur choix. Ce conseil peut être, par exemple, réalisé dans le cadre de la gestion d’un plan d’épargne en actions (PEA) et d’un PEA-PME. Si la collecte sur le PEA-PME n’a pas encore eu le succès que les politiques pouvaient escompter, les récentes dispositions prises dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2015 permettent d’augurer de meilleurs lendemains. Le législateur a, en effet, permis l’intégration dans cette enveloppe des obligations remboursables en actions (ORA) et des obligations convertibles (OC). Les obligations convertibles présentent un réel intérêt grâce au plancher obligataire venant limiter la baisse du titre. En parallèle, l’investisseur pourra potentiellement profiter de la hausse des marchés actions avec l’option de conversion. Soulignons également l’attrait des épargnants pour le private equity. Des titres non cotés très appréciés dans une optique de diversification et accessibles à travers des fonds collectifs.Enfin, l’immobilier, dont la
pierre papier, peut etre un vecteur interessant pour aller chercher
un rendement attractif avec une prise de risque mesurée. Les OPCI et les SCPI rendent à ce titre accessibles aux particuliers des biens immobiliers résidentiels ou de bureaux à travers leur contrat d’assurance-vie. Et les rendements sont le plus souvent au rendez-vous. Notre OPCI lancé en 2014 a ainsi offert une performance de 7,05 %* en 2015.

* Les performances passées ne préjugent pas des performances futures.

 

Propos recueillis par Aurélien Florin

Retrouvez la suite de cet entretien dans l'édition 2016 du supplément « Gestion de patrimoine & gestion d'actifs » de Décideurs Magazine

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