Thermomètres, scanners médicaux, prothèses auditives, lentilles de vue, mais aussi logiciels dédiés, les dispositifs médicaux émaillent notre quotidien. Si la technologie ne cesse de se renouveler, les usages ne sont pas en reste. La multiplication de ces produits de santé annonce une transition vers une médecine plus proche du patient.
Les dispositifs médicaux (DM) englobent l’ensemble des produits de santé depuis les machines d’imagerie médicale les plus sophistiquées en passant par les chaises roulantes, jusqu’au plus petit DM thérapeutique de cicatrisation, autrement dit les pansements. Mais la définition est plus vaste encore, puisque ces dispositifs incluent également les substances chimiques, les programmes et logiciels de santé.
En réalité, la nature du produit est moins importante que ses usages : DM désigne tout procédé participant au diagnostic, à la prévention ou au traitement d’une pathologie médicale ou d’un handicap. Avec l’essor de la téléconsultation, portée par le contexte sanitaire, la grande famille des dispositifs médicaux ne fait que croître.
La téléconsultation à ses prémisses
Alors qu’avant la pandémie, on comptait seulement 10 000 téléconsultations par semaine, des plateformes pionnières telles que Doctolib ou Mesdocteurs ont adapté leur offre pour pallier ces difficultés croissantes d’accès aux soins. La demande a largement suivi, puisque, entre mars et octobre 2020, pas moins de 17 millions de téléconsultations ont été réalisées.
Cette pratique autonome permettrait de lutter contre les déserts médicaux, tout en soulageant le corps médical généraliste ou urgentiste.
Dans cette lignée, Medadom, une pépite de la santé ayant récemment levé 40 millions d’euros, propose de mettre en relation des patients avec un pool de médecins par le biais de bornes ou de cabines connectées de téléconsultation. L’objectif est simple : proposer un accès aux soins sans rendez-vous. Ainsi, des patients, dont les maux ne relèvent pas de l’urgence, auront accès, en pharmacie, à la mairie ou au sein de bâtiments publics, à une batterie d’objets connectés. Seuls, ils saisiront des paramètres tels que température, tension, rythme cardiaque. Autant d’informations qui seront transmises en temps réel afin d’obtenir un diagnostic aussi précis que possible.
Cette pratique autonome permettrait de lutter contre les déserts médicaux, tout en soulageant le corps médical généraliste ou urgentiste. À horizon 2024, Medadom prévoit d’installer 25000 bornes de téléconsultation à travers la France métropolitaine contre près de 2000 à ce jour. Les premières en date sont déjà présentes dans les officines.
Fini la salle d’attente ?
De son côté, la start-up toulousaine Doc2u va plus loin avec un boîtier connecté, transportable et facilement rechargeable en complément d’une téléconsultation vidéo. Outre les paramètres de tension, température et rythme cardiaque, l’appareil est doté d’un otoscope, qui pourra rendre compte de l’état de la gorge et des oreilles. Une fois le patient connecté, il peut alors réaliser une vidéo retransmise à son médecin. Celui-ci, en fonction de l’état du tympan constaté, pourra établir un diagnostic instantané pour une otite ainsi qu’une prescription de traitement, sans que le patient soit passé par la case de la salle d’attente.
Bientôt proposé par les plateformes majeures de téléconsultation, mais aussi dans les pharmacies, les Ehpad ou les hôpitaux, ce boîtier devrait atteindre les 40000 exemplaires. Il devrait être accessible dans le monde entier d’ici la fin 2025.
Tom Laufenburger & Alexandra Bui